du samedi 05 octobre 2024 au vendredi 20 décembre 2024
de 15h00 à 18h00 Aujourd'hui
Théophile Peris s’est intéressé à l’environnement naturel morlaisien et notamment l’estran, cette zone de balancement des marées qui recèle de nombreux sous-habitats spécifiques. Il l’a arpenté tout le temps de sa résidence, le regard tourné vers le sol, le corps fléchi, le plus souvent courbé, pieds et mains enlacés. Il cherchait ce que cette surface, qui ne se révèle qu’une fois la mer retirée, pouvait elle-même recouvrir. Là, à l’abri de la lumière, sous des pierres ou dans le sable, il a pu observer un concentré de monde, des populations de micro-organismes, de végétaux et autres crustacés amassées en petits pelotons.
A la galerie Raymond Hains, les sculptures réalisées cet été sont intégrées à une large installation évoquant tout à la fois les dioramas, les cabinets de curiosité, les aquariums dans ce qu’ils recomposent un monde en soi. Elles sont associées à des œuvres plus anciennes - une cloche en cuivre, un très grand feutre en laine, quelques petites céramiques et autres objets taillés dans le bois ou la pierre - reconstituant et élargissant ainsi une famille amie. Ces pièces ne sont en effet jamais des objets complètement autonomes car elles sont toujours particulièrement liées à une expérience, une rencontre qui dévie à chaque fois le cheminement créatif de l’artiste.
Au fond de l’espace d’exposition, un feutre long de cinq mètres est suspendu, tel un écran. Il a été produit avec l’aide des élèves de la classe préparatoire de l’école. Une chaîne de cardage, première étape du feutrage, consistant à étirer les fibres de la laine, leur a également été proposée. Dès lors, ils et elles ont pu s’initier à ce savoir-faire qui a suscité l’intérêt de Théophile Peris depuis qu’il a été sensibilisé plus jeune (lors d’une expérience d’aide-berger) à la pertinence de l’exploitation de la laine, le plus souvent considérée comme déchet. Cette dimension participative associée à un processus de transmission est au cœur de la démarche de l’artiste qui ne cesse par ailleurs de renouveler les situations d’apprentissage. Au même titre qu’il inscrit les matériaux qu’il utilise dans un cycle vertueux de renouvellement des formes, il situe son travail et sa recherche dans une écologie de gestes et d’outils.
Source des données : DATATourisme