Le samedi 29 juin 2024
de 14h30 à 18h00
Portes-ouvertes des Ateliers du Plessix-Madeuc
Emma Séfarian & Camille Bondon
- Emma Séfarian
Née en 1997, Emma Seferian est diplômée de l'école des beaux arts Rennes en 2020. Elle vit et travaille à Brest.
Le geste de Emma Seferian est pensé dans le quotidien. Il naît de la liberté offerte par l’espace de l’atelier. Il devient le « vrai lieu1» ; cet espace où le sujet se laisse absorber dans une pure activité créativité, où l’élaboration d’œuvres devient une présence rassurante, là où le sentiment d’existence s’intensifie. D’ailleurs, les formes plastiques découlent des différentes pratiques que l’atelier permet : peintures, céramiques, tapisseries, canevas et broderies. Traditionnellement, ce sont des techniques assignées aux femmes qui se transmettent par la filiation matriarcale et l’espace de la sororité.
Emma convoque une constellation mouvante des relations affectives autour de la famille. Pour la philosophe Claire Marin, cette question de la place est aussi celle de la réappropriation personnelle d’un héritage familial2 . Dans son travail, l’artiste navigue volontairement ainsi entre plusieurs mondes ; celui de la culture arménienne d’où elle tire ses origines paternelles, celui de la culture bretonne maternelle, en passant par sa propre expérience. Elle exprime cette fluctuation dans son œuvre par une forme de déplacement constant entre les médiums, les références, les héritages, pour former des objets composites, autant dans leur forme et que dans leur fond.
- Camille Bondon
Née en 1987 à côté de Lyon, de nationalité franco-suisse.
Camille Bondon initie des aventures collectives depuis une dizaine d’années. Manifestation joyeuse, tractage de douceur, collection de nappes publiques ou fêtes costumées, ces expériences prennent place dans l’espace public et ses interstices. Elle initie des invitations à agir en son lieu, à collaborer et à se rencontrer par l’acte de création. Pour une semaine, un mois ou une année, Camille Bondon tisse des liens sur un territoire donné et s’inspire de celles et ceux qui la composent. Ces individus forment alors un réseau de complicités qui œuvre pour le commun.
Parfois, son goût des autres est à prendre au sens propre : elle aimerait les goûter. Connaître leur saveur, c'est-à-dire leur manière de penser, de ressentir, d'agir. Camille Bondon nous transforme alors en objet d’étude et cherche à connaître nos perceptions du monde, du temps, nos habitudes de lectrice ou le contenu de nos rêves... En nous questionnant sur nos communs, nous devenons un chercheur à ses côtés. Pirouette magique de s’étudier en se racontant. Ces grandes collectes sont remises en circulation dans des performances, des films parlés ou des séances d’écoute comme autant de propositions à ouvrir la conversation et poursuivre la connaissance.
Car vous l’aurez compris, Camille Bondon aime parler et faire parler les autres. Entre outil de rencontre et espace de création, parler devient alors une méthode. Dans ses aventures, elle est aussi particulièrement sensible à nos langues et langages, à toute cette littérature involontaire que l'on pratique au détour d'un post-it, d’une conversation ou d’un sms. Elle cherche ensuite des manières de publier, c’est- à-dire de rendre public, ces pépites qui célèbrent nos singularités et nos valeurs communes.
Source des données : DATATourisme